Masterclass sur la photographie animalière éthique avec Lara Jackson
Pour célébrer le lancement de notre objectif NIKKOR Z 180-600mm f/5.6-6.3 VR, nous avons rencontré Lara Jackson, photographe animalière et biologiste de la conservation, pour parler de macareux et de lions, de photographie éthique et d’adaptation à l’environnement
Lara Jackson s’est passionnée pour la faune sauvage dès le plus jeune âge, en se promenant dans des bois recouverts d’un tapis de jacinthes. Aujourd’hui biologiste de la conservation, photographe animalière, autrice, présentatrice et créatrice Nikon, elle offre ses conseils et astuces qui permettront aux professionnels d’améliorer leurs photos animalières.
Ne pas avoir peur de l’échec
En sa qualité de photographe autodidacte, Lara n’a photographié qu’en automatique au cours des deux premières années et demie de son parcours. « J’ai pu développer ma créativité assez rapidement, car je n’avais pas à me soucier du paramétrage de l’appareil photo », explique-t-elle. « J’ai ensuite évolué au cours de ma carrière de photographe et ai commencé à photographier en manuel. »
C’est en 2019, au cours d’un voyage en Afrique du Sud visant à enseigner à des étudiants des méthodes de recueil de données sur la faune sauvage et de surveillance des populations, que Lara a commencé à photographier en manuel. « Je me suis dit : “Je vais passer en mode manuel pour toute la durée du séjour et apprendre à m’en servir.” À la fin du voyage, je savais photographier en mode manuel », dit-elle. « J’ai tiré des leçons de mes erreurs, en utilisant ce que j’avais devant moi pour apprendre en pratiquant. »
Mélanger les zooms et les focales fixes
« J’utilise l’exceptionnel Nikon Z 9, qui offre des performances à couper le souffle. Pour les objectifs, j’utilise le NIKKOR Z 70-200mm f/2.8 et le NIKKOR Z 100-400mm f/4.5-5.6 VR S », indique Lara. « Je préfère de loin un zoom 70-200 mm, car l’ouverture lumineuse offre une qualité d’image bien supérieure. »
En février de cette année, lors d’un voyage organisé par Nikon, Lara s’est rendue à Dovrefjell, en Norvège, en compagnie d’autres photographes animalières : Rachel Bigsby, Lina Kayser et Eeva Mäkinen. Là-bas, elle a emprunté le NIKKOR Z 600mm f/4 TC VR S. « Le téléconvertisseur intégré augmente la focale pour atteindre 840 mm, ce qui s’est avéré idéal pour photographier les célèbres bœufs musqués », explique Lara. « Ces animaux sont extrêmement gros et dotés d’un comportement assez imprévisible. À un moment donné, nous avons photographié deux mâles qui se battaient l’un contre l’autre : pas question de trop nous approcher ! J’ai adoré avoir cette capacité à photographier de loin. »
Selon Lara, le fait de disposer à la fois d’un objectif et d’un zoom est un avantage, et il ne faut pas hésiter à mélanger les deux si c’est possible. De plus, tout zoom doté d’une longue focale constitue une excellente entrée en matière en ce qui concerne la photographie animalière.
« Comme le dit le dicton… », sourit Lara. « Le meilleur appareil photo est celui que vous tenez dans vos mains. Alors, quel que soit le kit dont vous disposez, tirez-en le meilleur parti. »
Toujours faire preuve d’éthique
« Pour moi, la photographie animalière éthique implique de ne jamais déranger l’animal. Il s’agit de ne jamais imposer votre présence dans leur espace vital », explique Lara. « En photographie animalière, c’est simple : si l’animal est stressé, s’il est conscient de votre présence ou si vous faites quelque chose que vous ne devriez pas faire, vous ne le verrez pas se comporter normalement. Je ne crois pas qu’il y ait pire que de stresser un animal. Je préfère rater une photo. Même s’il s’agissait d’une prise de vue unique à même de me faire remporter une centaine de prix dans le monde entier, je préférerais la rater plutôt que de savoir que j’ai affecté négativement cet animal. »
Toujours selon Lara, les publications sur les réseaux sociaux ne respectent souvent pas les principes de la photographie éthique, notamment en raison des drones. « Il est primordial d’impacter le moins possible la faune que nous photographions », dit-elle.
Vous pouvez découvrir le guide de Lara et George Turner sur la photographie respectueuse de la faune ci-dessous.
La photographie respectueuse de la nature avec Lara Jackson et George Turner, créateurs Nikon
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Marquer les esprits avec la bonne photo
« On trouve des millions d’images de macareux, de lions ou d’éléphants sur Internet. Ce que je recherche, c’est un élément qui saura marquer les esprits ou susciter une réaction émotionnelle », explique Lara. « J’aime photographier les comportements intéressants des animaux. »
Lara aime photographier les macareux sur les îles Treshnish en Écosse, au large de l’île de Mull où elle vit. « En mai, de magnifiques arméries maritimes roses ont poussé en abondance, alors j’ai voulu créer un bokeh au premier plan pour encadrer les macareux », explique Lara en souriant. « Je les observe en permanence en cherchant des comportements intéressants et des manières d’envisager l’image sous d’autres angles. Comment faire pour créer quelque chose de différent ? »
Augmenter la vitesse d’obturation
Les réglages de l’appareil photo dépendent de l’animal photographié et des conditions météorologiques. « Souvent, je n’ai pas de paramètres définis », explique Lara. « J’opte souvent pour une ouverture maximale, car j’aime les photos minimalistes où le sujet est net, mais où l’arrière-plan est flou. En ce qui concerne la vitesse d’obturation, tout dépend du sujet, mais lorsque je photographie un macareux en vol, ma vitesse d’obturation est élevée pour obtenir une image belle et nette. »
« Les macareux déploient leurs ailes lorsqu’ils se perchent et leur tête reste complètement immobile pendant environ trois secondes. Dans une telle situation, je ralentis la vitesse d’obturation parce que je veux que la tête soit nette et que les ailes soient floues. »