5 conseils pour de meilleures photos d’aurores boréales

Avec ces conseils et techniques du spécialiste primé de l’astrophotographie et des paysages Mikko Lagerstedt, vous serez parfaitement équipé pour le spectacle du ciel de cette année.
Les aurores boréales sont l’un des phénomènes naturels les plus impressionnants au monde. Elles sont imprévisibles, fugaces et tout simplement magiques. Pour saisir leur beauté, de bons réglages d’appareil photo ne suffisent pas. Il faut se préparer, faire preuve de patience et se montrer créatif. Ce guide s’adresse à ceux qui veulent aller plus loin dans la photographie des aurores boréales. Du travail de planification et de recherche d’un lieu approprié aux réglages d’appareil photo avancés et à la post-production, voici cinq conseils pour obtenir des photos saisissantes et parlantes des aurores boréales.

Mikko Lagerstedt
Que contient mon sac photo ?

Z7 + AF-S NIKKOR 14–24mm f/2.8G ED + adaptateur pour monture, 14 mm, 15 s, f/2.8, 3200 ISO, ©Mikko Lagerstedt
1. Tout repose sur la préparation
La photographie des aurores commence avant que vous n’appuyiez sur le déclencheur. Tout d’abord, il faut comprendre l’activité solaire. Consultez l’indice KP, qui indique le niveau d’activité géomagnétique. Même un KP de 2 peut suffire sous les latitudes septentrionales comme la Finlande ou la Norvège. Des applications telles que Aurora Forecast et My Aurora Forecast Pro proposent des notifications personnalisées selon votre position GPS.
Cette année est particulièrement propice pour photographier les aurores boréales. Nous sommes actuellement au point culminant du cycle solaire, appelé « maximum solaire ». Cela signifie que le soleil est plus actif et que les chances de voir de fortes aurores boréales sont beaucoup plus grandes que d’habitude. Si vous avez toujours voulu photographier les aurores boréales, 2025 est une année privilégiée.
Ensuite, surveillez attentivement la météo. La couverture nuageuse peut rapidement réduire à néant une occasion prometteuse. Utilisez des services locaux comme Yr.no ou Windy pour vérifier les conditions. Je recommande également de regarder les images satellites avant de partir. Si les conditions sont un tant soit peu propices, cela vaut généralement la peine d’y aller. Certaines de mes photos les plus insolites ont été prises dans des conditions météorologiques défavorables, lorsque seules de faibles aurores boréales apparaissaient sur le capteur de l’appareil photo.
Préparez également votre équipement bien à l’avance. Vérifiez que vos accumulateurs sont complètement rechargés, que les cartes mémoire sont vides et que votre trépied fonctionne correctement. Emportez des vêtements chauds, des chauffe-mains et des lampes frontales avec un mode de lumière rouge pour bien voir la nuit.
Z7II + NIKKOR Z 14-24mm f/2.8 S. À gauche : 14 mm, 15 s, f/2.8, 3200 ISO. Au milieu : 14 mm, 15 s, f/2.8, 1000 ISO. À droite : 14 mm, 15 s, f/2.8, 2000 ISO. ©Mikko Lagerstedt
2. Repérez le lieu pendant la journée
Connaître votre environnement à l’avance vous aide à créer de meilleures compositions et à éviter les dangers de la nuit. J’ai l’habitude de faire du repérage pendant la journée. Je recherche des vues dégagées vers le nord et des éléments de premier plan intéressants tels que des arbres, des lacs, des montagnes ou des cabanes. Un premier plan réussi peut faire toute la différence entre une bonne et une grande photo.
Utilisez des applications telles que PhotoPills pour vérifier la position de la lune et des étoiles. Un clair de lune peut contribuer à illuminer le paysage et à créer une belle atmosphère, en particulier lorsque les aurores sont peu visibles. Planifiez la composition de manière à ce que les lumières aient assez de place pour danser dans le ciel. Évitez les premiers plans complexes ou distrayants, à moins qu’ils ne remplissent une fonction dans la photo.
Réfléchissez à la construction de la composition. Le premier plan, le milieu et l’arrière-plan ajoutent de la profondeur et de la structure. Le mieux est souvent l’ennemi du bien. La simplicité laisse plus d’espace à l’aurore pour briller.
À gauche : D810 + AF-S NIKKOR 14-24mm f/2.8G ED, 14 mm, 30 s, f/2.8, 6400 ISO. Milieu : Z7 + AF-S NIKKOR 14–24mm f/2.8G ED + adaptateur pour monture, 14 mm, 15 s, f/2.8, 3200 ISO. À droite : Z8 + NIKKOR Z 14-24mm f/2.8 S, 14mm, 20 s, f/2.8, 3200 ISO. ©Mikko Lagerstedt
3. Utilisez des réglages manuels pour un contrôle total
Votre appareil photo ne peut pas prédire le déploiement de l’aurore, les réglages manuels sont donc essentiels. Voici les paramètres avec lesquels je commence :
- Ouverture : f/1.2 à f/2.8
- Vitesse d’obturation : 2 à 20 secondes
- Sensibilité : 1600 à 6400 ISO
- Mise au point : mise au point manuelle avec visée écran, zoom sur une étoile brillante
- Balance des blancs : réglée manuellement sur environ 3500 K
Utilisez ces valeurs comme point de départ. Si l’aurore se déplace rapidement, utilisez des expositions plus courtes pour conserver la définition. Si elle est lente et faiblement éclairée, prolongez légèrement le temps d’exposition. Évitez les temps d’exposition trop longs, car l’aurore risque de devenir floue.
Parfois, je sous-expose un peu pour conserver les détails dans les hautes lumières, surtout si l’aurore est très lumineuse. Le bruit peut être réduit en post-production, mais les aurores surexposées sont difficiles à restituer. Photographiez toujours au format RAW pour conserver une flexibilité de retouche totale.
Petite astuce : Si vous disposez d’un deuxième appareil photo, vous pouvez le régler pour un time-lapse pendant que vous vous concentrez sur les photos. Je place souvent mon deuxième appareil photo, le Nikon Z7II avec un objectif grand-angle comme le NIKKOR Z 20mm f/1.8 S sur un trépied, je règle l’intervallomètre et je le laisse enregistrer le mouvement de l’aurore sur une longue période. Les réglages varient, mais pour les aurores lumineuses, j’utilise 1600 ISO, f/1.8, 6 s. C’est un excellent moyen d’obtenir un film dynamique, tout en restant pleinement concentré sur la composition principale.


4. Faites ressortir l’ambiance grâce au post-traitement
C’est au cours du post-traitement que la photo finale prend vie. Mon flux de travail commence dans Lightroom. Tout d’abord, j’ajuste le contraste, la balance des blancs et la restitution des hautes lumières. J’utilise souvent la courbe des tonalités pour obtenir un contraste subtil et le panneau HSL pour ajuster finement les couleurs.
Les outils Clarté et Dehaze sont efficaces, mais doivent être utilisés avec retenue. Leur utilisation excessive peut conférer aux aurores un aspect peu naturel. Je ne procède à une réduction sélective du bruit que dans les ombres et j’accentue parfois légèrement la netteté de l’aurore pour mieux faire ressortir les détails.
Il m’arrive de réaliser plusieurs expositions avec différents niveaux de luminosité, puis de les assembler dans Photoshop. Cela me permet de contrôler à la fois l’exposition de l’aurore et celle du premier plan. Je n’utilise cette méthode que lorsque c’est nécessaire et j’essaie toujours de garder le résultat aussi naturel que possible.
L’étalonnage des couleurs est la touche finale. Il se peut que j’ajuste la teinte et les tons pour que l’image ressemble à ce que j’ai vu et ressenti sur place. Chaque scène est différente. Faites confiance à votre mémoire plus qu’à l’histogramme.


5. Utilisez un équipement fiable en fonction des conditions
Tout se passe mieux avec un bon équipement et il n’est pas toujours nécessaire d’avoir le plus récent ou le plus cher. Ce qui compte le plus, c’est la fiabilité et les bonnes performances en basse lumière. Voici ma configuration actuelle :
- Nikon Z6III – grande plage dynamique et faible bruit
- NIKKOR Z 14-24mm f/2.8 S – objectif-grand angle lumineux et net
- NIKKOR Z 20mm f/1.8 S – excellent pour l’astrophotographie
- Trépied robuste – indispensable en cas de vent ou de neige
- Accumulateurs supplémentaires – le temps froid les décharge rapidement
- Chauffe-objectif ou chauffe-mains – évite la buée et le givre
- Lampe frontale à lumière rouge – pour une meilleure vision nocturne
On peut ajouter en option un bloc d’alimentation, un système de déclenchement à distance et une carte mémoire de rechange. Je prévois également des collations et des vêtements chauds. Être à l’aise vous permet de vous concentrer pleinement sur l’expérience et le processus créatif.
Enfin, profitez du moment une fois sur place. Parfois, le ciel peut donner lieu à un spectacle d’une beauté indescriptible, et parfois c’est un jeu de patience et il ne se passe pas grand-chose. Tout cela fait partie du jeu.
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